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dans les tubes. En ayant retiré un, ils lui ont vu un corps formé de quatorze anneaux et terminé par des filaments, que l’on peut avoir pris pour des tentacules de polype : ils regardent ces animaux comme des naïdes. Les commissaires de l’Académie pensent que ce sont plutôt des larves de diptères, de la famille des tipules, et que leurs filaments adhèrent, non pas à la tête, mais à la partie postérieure.

Cette production mérite, comme on voit, une attention particulière de la part des naturalistes ; mais on voit aussi qu’elle a besoin d’être encore étudiée avec persévérance avant de décider les difficultés qui se présentent sur sa nature et sa classification.

Lorsque, en 1820, M. Bory de Saint-Vincent présenta, pour la première fois, à l’Académie ses observations sur les êtres organisés qu’il nomme psychodiaires, et qu’il regarde comme des intermédiaires entre les plantes et les animaux, il y forma un ordre des artrodiées ou articulées, et il établit dans cet ordre une famille des oscillariées, dans laquelle entre le genre nommé Tremelle, par Adanson, et Oscillaire, par M. Bory lui-même, il y a bien long-temps ; que M. Vaucher a appelé depuis Oscillatoires. M. Bory se défend beaucoup du soupçon qu’il partagerait l’idée de quelques naturalistes qui ont cru voir dans des êtres de cette famille des animalcules réunis pour végéter sous la forme de plantes, ou des plantes qui se résoudraient en animalcules, pour recommencer alternativement cette disjonction animale, ou cette coalition végétale ; les Oscillaires, d’après sa définition, sont des filaments simples, formés de deux tubes articulés, s’en-