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nilles s’engourdissent, et elles demeurent dans cet état jusqu’au printemps suivant. Elles vivent à découvert et isolées, ou en petites sociétés. Des légumineuses herbacées servent de nourriture au plus grand nombre. Elles forment, pour se métamorphoser, des cocons de la consistance de parchemin, ou de coquille d’oeuf, vernissés en dehors et en dedans, qu’elles suspendent à des plantes grêles. M. de Boisduval décrit dans ce seul genre jusqu’à quarante espèces.

Les cecidomyes sont de petits insectes à deux ailes, détachés par Meigen du genre des tipules de Linnæus, et dont l’histoire est intéressante, parce que les larves de plusieurs espèces vivent dans l’intérieur des végétaux, et qu’il en est même qui font tort aux céréales.

M. Vallot, professeur à Dijon, en a décrit sept espèces, dont six doivent être ajoutées, selon lui, aux dix-sept qui avaient déjà été décrites par Meigen. Sur les six, Réaumur en a connu deux, mais seulement à l’état de larve : l’une d’elles produit de grandes altérations dans les étamines et les pistils du verbascum ; une seconde produit de petites galles barbues, qui s’observent sur la véronique chamadris. Des monstruosités analogues dans le lychnis, l’euphorbe et le laiteron, sont dues à trois autres. La plus singulière serait celle dont la larve habite, selon M. Vallot, la surface inférieure des feuilles de la grande éclaire, et y sucerait les cirons ou acarus qui s’y trouvent, comme les larves de certains syrphus, autre genre de diptères qui font la guerre aux pucerons ; mais ce genre de vie serait si différent de celui que suivent