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et le long des rives de cette branche du Nil que l’on a nommée le Fleuve blanc : ce sont surtout des végétaux de l’antique Méroë, cette source de la civilisation égyptienne, autrefois si fameuse et si respectée, maintenant livrée à la même désolation que le reste de l’Afrique. M. Jaume-Saint-Hilaire annonce une Flore et une Pomone française, qui fera suite à la Flore française qu’il a fait paraître depuis quelques années. M. Decandolle a donné un traité sur les plantes de la famille des mélastomées.

Parmi les genres et les espèces si nombreuses dont la botanique a été ainsi enrichie, nous ferons remarquer le Joliffia, cucurbitacée vivace à tiges sarmenteuses et ligneuses, à rameaux grimpants, qui croissent à cinquante et cent pieds de longueur, à fruit charnu, anguleux, long de deux et trois pieds, sur huit pouces de diamètre, et dont les grains fournissent une bonne huile. Cette plante est originaire de la côte orientale de l’Afrique, et s’est propagée à l’Ile-de-France, où on la nomme Liane joliff, d’après le nom du capitaine qui l’y a apportée le premier. On n’y possédait d’abord que des pieds femelles ; mais l’espèce a été complétée par M. Bojer, botaniste anglais, qui l’a recueillie dans une expédition faite à Madagascar et à Zanquebar ; les nègres de cette côte la connaissent sous le nom de Kouémé. C’est de M. Delille que l’Académie a reçu l’histoire de ce végétal intéressant.

M. Auguste de Saint-Hilaire, ainsi que nous l’avons déjà fait connaître plus d’une fois, ne s’est pas borné à la simple description des plantes qu’il a recueillies ; et cette année il a