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Sa masse ne se compose que de deux sortes d’organes élémentaires, des vésicules globuleuses destinées à la reproduction, et que M. Turpin compare au tissu cellulaire des autres végetaux, et des filaments court et stériles qu’il nomme tigellules, les comparant aux tiges des végétaux ordinaires et aux vaisseaux que ces tiges renferment.

Le tout forme une chair blanche d’abord, et qui, en avançant âge, devient brune, à l’exception de certaines parties qui imitent les veines blanches d’un marbre. Ce changement de couleur est dû, selon M. Turpin, à l’apparition des corps reproducteurs qu’il nomme truffinelles, et dont il explique la formation et le développement de la manière suivante : Chaque vésicule globuleuse est disposée de façon à donner naissance de ses parois à une multitude de corps reproducteurs ; mais il n’y en a qu’un petit nombre qui remplisse réellement cette destination ; et celles-là, après s’être dilatées, font voir dans leur intérieur des vésicules plus petites, dont quelques-unes grossissent, brunissent, se hérissent extérieurement de petites pointes, et se remplissent encore d’autres vésicules qui s’entre-greffent bientôt. Ce sont ces petites masses ainsi formées, ou les truffinelles, qui deviendront des truffes, après que celle dans l’intérieur de laquelle elles ont été conçues aura elle-même péri. Micheli et Bulliard avaient reconnu une partie de ces faits ; mais M. Turpin les a mieux constatés, les a débarrassés d’hypothèses gratuites, et les a représentés par de très-beaux dessins.

Mais comment ces petites truffes, qui ne jouissent d’aucun mouvement progressif, peuvent-elles quitter le point où elles sont nées, et se propager à distance ? C’est un problème dont M. Turpin ne s’est point occupé, et digne d’exercer toute la