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autre point qui est le micropile, et même dans les ovules où l’amande est soudée aux téguments, elle a un mamelon qui fait saillie au travers de cette ouverture. C’est en face de ce point que se termine sensiblement le tissu du stygmate, qui sert à la transmission des granules, sans toutefois s’y unir ; et de cet endroit ouvert, il règne dans l’intérieur de l’ovule un tube particulier jusqu’au sac embryonnaire ; ce tube sort même quelquefois de l’ovule sous forme de filet, et M. Brongniart croirait volontiers qu’il prend toujours cette extension au moment de la fécondation.

La marche des granules, depuis la surface du stygmate jusque dans l’ovule, est assez lente, et l’auteur assure avoir remarqué que dans les cucurbitacées elle exige au moins huit jours. Dans le sac embryonnaire est une petite vésicule destinée à devenir ou à renfermer l’embryon. M. Brongniart la compare à la cicatricule de l’œeuf des oiseaux. Il a cru y voir dans certaines plantes, au milieu d’une petite masse parenchymateuse, un grain qu’il soupçonne d’être un granule provenu du pollen, qui y aurait pénétré, et il suppose que l’embryon formé d’un ou de plusieurs de ces granules du pollen, et de plusieurs autres granules fournis par l’ovule, se confond avec cette vésicule, qui devient son épiderme.

M. Turpin, qui a fait tant de recherches microscopiques sur le tissu intime des végétaux, les a portées cette année sur la truffe, et a fait ses efforts pour en découvrir l’organisation et le mode d’accroissement et de propagation.

Cette production singulière, dépourvue de feuilles et de racines, ne se nourrit que par l’absorption de sa surface, et n’a de moyens de se reproduire que dans son intérieur.