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l’on découvre les racines d’un pin pendant l’hiver, on trouve que leur extrémité est simple, c’est-à-dire formée d’un cylindre sans ramifications, de trois à quatre pouces de long ; il paraît sec et d’une couleur fauve ; son bout est renflé, et des espèces d’écailles lui donnent l’apparence d’un bourgeon.

Pour plus de conformité, cette élongation paraît se faire jour à travers les écailles ; elle s’alonge insensiblement jusqu’à ce qu’elle ait acquis à peu près la longueur de la précédente ; mais elle s’en distingue par sa couleur blanche et son apparence succulente, et par un diamètre à peu près double.

Il en sort horizontalement des tubercules blancs disposés distiquement qui fournissent des racines latérales, lesquelles sont en conséquence rangées comme les dents d’un peigne ; elles sont de moitié plus petites dans leur dimension que la terminale, et parviennent à peu près en même temps à leur maximum. Alors la couleur blanche se ternit, en même temps l’épaisseur diminue, et, vers le milieu de l’été, elles se trouvent recouvertes d’un épiderme sec et fauve. L’extrémité de l’élongation se déchire longitudinalement en lanières étroites qui prennent l’aspect d’écailles et recouvrent le bout, qui seul conserve son diamètre primitif et sa couleur blanche ; de là vient l’apparence de bourgeons de cette partie.

Le bout reste stationnaire jusqu’au printemps suivant. Alors une partie seulement des racines latérales font leur évolution ; les autres disparaissent. Un nouvel épiderme se reforme sous l’ancien ; celui-ci est obligé de se déchirer en lambeaux pour lui faire place, et d’années en années il s’accumule. Ces faits sont analogues à ce qui se passe sous l’écorce extérieure, c’est-à-dire celle du tronc et des branches ; mais il y a des modifications qui dérivent de leur position