Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 10.djvu/141

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

été porté à croire qu’elle naissait du rapprochement des deux liquides hétérogènes que sépare imparfaitement la cloison perméable qui leur est interposée ; mais alors ces deux liquides devraient posséder une électricité différente, ce que le galvanomètre ne manifeste point. Il lui paraît donc assez probable que cette électricité résulte du contact des liquides sur la cloison qui les sépare. On sait, par les expériences de M. Becquerel, que le courant des liquides sur les corps solides produit de l’électricité : ainsi, dans cette circonstance, le contact des deux liquides différents sur les deux faces opposées de la cloison produira deux degrés différents d’électricité, laquelle sera, par conséquent, plus forte d’un côté que de l’autre. C’est probablement de cette double action électrique que résultent les deux courants opposés et inégaux en intensité qui traversent la cloison. Ce qu’il y a de certain, c’est que ce phénomène cesse d’avoir lieu lorsque les deux faces opposées de la cloison ne sont plus en contact immédiat qu’avec un seul des deux liquides. Un tube de verre, muni d’un évasement terminal, bouché par une plaque d’argile blanche cuite, fut rempli en partie avec une solution aqueuse de gomme arabique, et plongé ensuite dans l’eau au-dessus de laquelle la partie vide du tube s’élevait verticalement. L’endosmose eut lieu, et le liquide gommeux s’éleva graduellement dans le tube. Quelques heures après, l’ascension s’arrêta, et bientôt le liquide commença à descendre. Ayant retiré l’appareil de l’eau, M. Dutrochet s’aperçut que la plaque d’argile était enduite en dehors par le liquide gommeux, qui avait transsudé du dedans, chassé par l’exosmose ; il essuya la surface extérieure de cette plaque, et replaça l’appareil dans l’eau. Dès ce moment, l’endosmose se