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encore du côté où se trouve le liquide le plus ascendant dans les tubes capillaires. Cette action est beaucoup plus énergique que la précédente. L’huile essentielle de térébenthine se comporte, dans ces expériences, comme l’huile essentielle de lavande.

Ainsi, dit M. Dutrochet, il est démontré que l’accumulation des liquides, dans les expériences dont il s’agit, n’est point dans un rapport constant avec la manière dont ces mêmes liquides se comportent par rapport à l’attraction capillaire, et il en résulte en définitive que l’action capillaire n’est point la cause de ce phénomène d’accumulation. Il reste à déterminer si cette cause est dans l’affinité qui peut exister entre des liquides hétérogènes : des expériences que l’auteur a rapportées dans son ouvrage lui paraissent avoir répondu à cette question. Si l’on met du blanc d’œuf dans un large tube de verre, et que l’on fasse couler dessus avec précaution de l’eau pure, il ne se fera aucun mélange de ces deux liquides ; on verra parfaitement la ligne de démarcation qui les sépare. Cette ligne de démarcation ne variera point ; il n’y aura aucune augmentation du volume de l’albumen, quel que soit le temps que durera cette expérience. L’albumen n’a donc aucune affinité pour l’eau qui le recouvre. Et néanmoins, lorsque les deux substances sont séparées par une membrane, l’eau traverse cette membrane pour s’accumuler du côté de l’albumen, avec lequel elle se mêle alors. C’est donc à une autre cause qu’à l’affinité réciproque des liquides qu’il faut attribuer ce phénomène.

M. Dutrochet persiste à penser que cette cause est l’électricité, tout en convenant que cette électricité ne manifeste point du tout sa présence au galvanomètre : il avait d’abord