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extrême minceur de la cloison perméable est une condition nécessaire du phénomène. Si la cloison perméable a quatre millimètres d’épaisseur, par exemple, il ne se manifeste point ; mais il a lieu si elle n’est épaisse que d’un millimètre, quoique l’action capillaire des plaques poreuses soit égale dans l’une et l’autre circonstance : d’où il résulte, selon M. Dutrochet, que le phénomène ne dépend point de la seule capillarité.

Un autre fait qui lui paraît démonstratif en faveur de sa manière de voir, c’est qu’il existe au travers de la cloison deux courants opposés et inégaux en force ; ce qu’une différence de capillarité entre les deux fluides ne pourrait pas produire.

M. Dutrochet ajoute que si l’endosmose et l’exosmose étaient des phénomènes dus à la capillarité, il devrait exister un rapport constant entre la hauteur à laquelle les différents liquides s’élèvent dans un même tube capillaire, et la manière dont ils se comportent par rapport à l’endosmose et à l’exosmose. Or il a observé qu’à la vérité, lorsque l’eau pure est séparée par une cloison membraneuse d’un liquide dont l’ascension dans les tubes capillaires est moindre, on voit l’accumulation s’effectuer du côté où se trouve le liquide le moins ascendant ; mais que si l’expérience a lieu entre de l’huile d’olive, par exemple, et de l’huile de lavande, c’est du côté de l’huile d’olive que se fait l’accumulation, quoique l’huile d’olive s’élève dans les tubes capillaires plus que l’huile de lavande, comme à Cette action, qui est très-faible, a besoin, pour devenir appréciable, d’une température qui ne soit pas inférieure à degrés R. Si l’on met en rapport l’huile essentielle de lavande avec l’alcohol, on voit l’accumulation du liquide s’effectuer du côté de l’huile essentielle, c’est-à-dire