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l’écorce du globe jouit encore d’une certaine flexibilité, qui expliquerait les phénomènes des tremblements de terre, cette élévation progressive du sol, que l’on dit s’observer en Suède, et l’abaissement que l’on assure avoir lieu sur d’autres côtes, et plusieurs autres phénomènes embarrassants pour la géologie. Les éjections des volcans se trouveraient ainsi un simple effet mécanique de la contraction de la croûte qui se refroidit, et qui de temps en temps doit comprimer certaines parties des matières fluides qu’elle enveloppe. Des laves arrivant de vingt lieues seraient pressées par une force équivalente à celle de atmosphères, et il ne faut rien moins qu’une telle puissance pour élever leurs énormes masses.

Dans l’origine, les couches les moins fusibles doivent s’être consolidées les premières ; et en effet, dans les terrains primordiaux, ce sont les calcaires, les talcs, les quartz, qui se superposent aux autres couches. Cette fluidité centrale est ce qui a permis aux couches de se rompre et de se disloquer comme nous les voyons, etc., etc.

Ces conclusions si importantes, si variées, et beaucoup d’autres que l’espace qui nous est accordé ne nous permet pas de développer, résultent, comme on voit, d’un fait très-simple en apparence, mais dont la fécondité selon M. Cordier est en quelque sorte merveilleuse, celui de l’augmentation sensible de température dans les profondeurs, fort petites, à la vérité, où nous pouvons pénétrer, et de la supposition qu’il juge très-vraisemblable que cette augmentation continue proportionnellement à des profondeurs plus grandes.

Le peuple a le préjugé que les eaux thermales conservent