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température dans la profondeur. Ainsi, les eaux qui s’échappent des mines d’étain de Cornouailles ont une chaleur moyenne de degrés supérieure à la chaleur moyenne du pays, tandis que deux mille ouvriers auraient à peine suffi pour en élever la masse d’un quart de degré. Toutes les eaux de sources, excepté celles qui sont dominées par de grands amas de neiges et de glaces, donnent des résultats analogues.

La loi de cet accroissement offre plus de difficultés.

D’après ce que l’on a constaté dans les caves de l’Observatoire, il y aurait degré d’augmentation pour mètres ; ce qui, si l’augmentation se faisait uniformément, ferait croire qu’à mètres, ou une forte demi-lieue au-dessous de Paris, la chaleur de la terre égalerait déjà celle de l’eau bouillante. M. Cordier a observé un accroissement semblable dans une mine ; mais il en est une autre où il ne l’a trouvé que de pour mètres ; et au contraire, dans une troisième, elle était de pour mètres ; et dans une quatrième, de pour mètres. En général, la moyenne des observations annonce un accroissement plus rapide que tout ce que l’on avait imaginé jusqu’à présent, et d’après lequel il suffirait de descendre à vingt et trente lieues pour rencontrer une chaleur capable de fondre toutes les laves et la plupart des roches connues. On doit donc croire que l’intérieur du globe conserve encore sa fluidité primitive. L’écorce solide du globe s’épaissit à mesure que le globe lui-même se refroidit : son épaisseur actuelle n’est pas au-dessus de la cent vingtième partie du diamètre. Mais cette épaisseur n’est point égale, et c’est une des causes qui font varier les différents climats, indépendamment de leur latitude. Il est même probable que