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marnes, au milieu desquelles se formaient encore quelques dépôts de coquilles marines ; le bassin n’a plus été qu’un immense étang saumâtre, A une cinquième époque, il a cessé de communiquer avec l’Océan ; le niveau de ses eaux a baissé au - dessous de celui des eaux de la mer ; il a continué de recevoir les dépôts des eaux continentales et de leurs productions.

À une sixième époque, les eaux de la mer ont rompu leurs digues, et ont rempli l’étang où elles ont formé les grès marins supérieurs ; le bassin, presque comblé, n’a pu recevoir alors que des eaux douces peu profondes ; enfin la succession de toutes ces opérations s’est terminée par le grand cataclysme diluvien.

Le grand problème de la géologie est tellement indéterminé, qu’il offrira pendant long-temps de l’exercice aux combinaisons de l’esprit : heureux du moins lorsque ceux qui se livrent à ce genre de spéculation ont soin, comme M. Prevost, de chercher dans les faits des appuis à leurs conjectures. Ils enrichissent véritablement la science, pour peu qu’un rapport nouveau, une superposition inaperçue, des débris jusque-là inconnus, s’offrent à leurs regards, et c’est seulement lorsque le trésor qu’ils concourent à agrandir aura été complété, que l’on sera en état de rendre justice à leur sagacité, et d’assigner le degré de justesse avec lequel chacun d’eux avait conçu ses hypothèses.

Tout le monde s’accorde à croire que la masse du globe a été liquide ; mais cette liquidité était-elle aqueuse ou ignée ? c’est sur quoi il y a plus de divergence. La température