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roches composées. À l’article de chacun d’eux, il décrit les espèces ou variétés qui y appartiennent, et ſait connaître avec soin les lieux où on les trouve, et leurs positions relatives, en sorte qu’en relevant ce qui est dit de ces positions, on en déduirait aisément une classification géologique.

Ce que la géologie deiande par-dessus tout aujourd’hui, ce sont des descriptions méthodiques des terrains dans les divers pays, d’où il puisse résulter une connaissance générale et positive de la structure des couches qui enveloppent le globe.

MM. Delcros et Rozet, ingénieurs géographes, ont présenté un travail de ce genre sur les montagnes qui bornent au sud les étangs de Caroute et de Berre en Provence.

Ils y ont reconnu trois dépôts successifs. Le plus ancien est un calcaire tendre, de nature oolitique, contenant des coquilles très-différentes de celles de la craie, et qui devient compacte à sa partie supérieure. Au-dessus est une suite de couches alternatives de grès calcarifère, de sable ferrugineux et de marne rougeâtre, qui a aussi à sa partie supérieure des couches considérables d’un calcaire compacte qui contient des hippurites, des sphérulites, une petite gryphée et beaucoup de madrépores. Les auteurs regardent ces couches comme analogues à celles qui portent en Angleterre le nom de coral-rag. Le dépôt supérieur confinant avec le précédent, et renfermant les mêmes hippurites, est formé de lits alternatifs de marnes plus ou moins bitumineuses, et de lignites qui, d’après cette position, seraient plus anciens que la plupart des lignites connus.