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tion de l’acide se change en acide hypo-sulfurique, en cédant une partie de son oxigène, laquelle se combine avec de l’hydrogène provenant de l’hydrogène bicarboné de l’autre portion de l’alcohol ; qu’il reste ainsi la proportion d’hydrogène et de carbone nécessaire pour former l’huile douce ; et qu’une partie de cette huile douce, en s’unissant à une partie de l’acide hypo-sulfurique, donne l’acide sulfo-vinique. Une partie d’eau, provenant de la décomposition de l’alcohol, est d’ailleurs mise en liberté.

MM. Dumas et Boullay pensent, au reste, avec M. Vogel, que l’acide sulfo-vinique se forme en même temps que l’éther ; et que sa production et celle de l’huile douce, quoique simultanées, avec celle de l’éther, en sont indépendantes.

Depuis long-temps des chimistes distingués ont étudié la garance, et ont cherché à reconnaître de quelle manière on peut l’employer dans la teinture avec le plus d’avantage ; et toutefois, son analyse proprement dite, qui aurait été le plus sûr moyen d’arriver à ce résultat, n’a pas été poursuivie avec assez de soin, et il est remarquable que, dans cette multitude de travaux entrepris depuis trente ans sur la chimie végétale, le seul écrit que l’on puisse citer sur la composition de cette racine est celui de M. Kuhlman, qui n’a paru qu’en 1824. Jusqu’alors on n’avait que les essais de Walt sur l’action que sa décoction éprouve de la part des réactifs, et ceux de MM. Bartholdi et Braconnot, pour y rendre sensible la présence du sulfate de magnésie et de l’acide malique.

MM. Colin et Robiquet ont cherché à remplir cette lacune