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M. Polydore Boullay a essayé de faire sur les combinaisons de l’iode ce qui avait déjà été opéré sur celles du soufre et du chlore ; et il a reconnu que les iodures métalliques, d’après leur position relative dans l’échelle électrique, jouent les unes le rôle d’acide, les autres celui de base, et que les premiers s’unissent aux seconds de manière à produire des espèces de sels ; que l’acide hydriodique peut s’unir à des iodures métalliques, comme l’acide hydro-sulfurique à des sulfures ; que les iodures et les chlorures peuvent se combiner les uns aux autres, mais en des composés peu stables, et que les diverses combinaisons peuvent avoir lieu en des proportions différentes, mais toujours définies ; le bi-iodure de mercure, par exemple, se combine en trois proportions avec les iodures alcalins, et ses trois composés peuvent se représenter par un atome d’iodure alcalin avec 1, 2, 3 atomes de bi-iodure de mercure faisant fonction d’acide.

On sait depuis long-temps que de l’acide sulfurique, chauffe avec un poids égal d’alcohol, donne naissance à divers produits, dont les plus anciennement connus sont : l’éther et l’huile douce du vin.

Depuis long-temps MM. Fourcroy et Vauquelin avaient pensé que, dans cette opération, l’acide sulfurique réagit sur l’alcohol, contraint une partie de son hydrogène et de son oxigène à se combiner pour former de l’eau qui s’incorpore à l’acide, et qu’il reste ainsi un composé où le carbone est dans une proportion plus forte que dans l’alcohol, et qui est l’éther. En effet, les expériences de MM. Théodore de Saussure et Gay-Lussac ont constaté qu’un volume de vapeur d’alcohol