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par l’histoire des sciences, est devenu un éternel objet de respects et de douleur.

Ces deux hommes célèbres réunirent leurs efforts. Ils entreprirent et achevèrent des recherches fort étendues pour mesurer l’un des éléments les plus importants de la théorie physique de la chaleur. Ils firent aussi, vers ce même temps, une longue série d’expériences sur les dilatations des substances solides. Les ouvrages de Newton font assez connaître tout le prix que ce grand géomètre attachait à l’étude spéciale des sciences physiques. Laplace est de tous ses successeurs celui qui a fait le plus d’usage de sa méthode expérimentale ; il fut presque aussi grand physicien que grand géomètre. Ses recherches sur les réfractions, sur les effets capillaires, les mesures barométriques, les propriétés statiques de l’électricité, la vitesse du son, les actions moléculaires, les propriétés des gaz, attestent que rien, dans l’investigation de la nature, ne pouvait lui être étranger. Il désirait surtout la perfection des instruments ; il fit construire à ses frais, par un célèbre artiste, un instrument d’astronomie très-précieux, et le donna à l’Observatoire de France.

Tous les genres de phénomènes lui étaient parfaitement connus. Il était lié par une ancienne amitié avec deux physiciens célèbres, dont les découvertes ont éclairé tous les arts et toutes les théories chimiques. L’histoire unira les noms de Berthollet et de Chaptal à celui de Laplace. Il se plaisait à les réunir, et leurs entretiens ont toujours eu pour but et pour résultat l’accroissement des connaissances les plus importantes et les plus difficiles à acquérir.

Les jardins de Berthollet à sa maison d’Arcueil n’étaient