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nelle, nous ajouterons que la solution d’une des questions principales, celle que l’illustre auteur a traitée dans le dixième chapitre de son ouvrage, ne nous paraît point exacte ; et toutefois considéré dans son ensemble, cet ouvrage est un des monuments les plus précieux de son génie.

Après avoir cité des découvertes aussi éclatantes, il serait inutile d’ajouter que M. Laplace appartenait à toutes les grandes académies de l’Europe.

Je pourrais aussi, je devrais peut-être, rappeler les hautes dignités politiques dont il fut revêtu ; mais cette énumération n’appartiendrait qu’indirectement à l’objet de ce discours. C’est le grand géomètre dont nous célébrons la mémoire. Nous avons séparé l’immortel auteur de la Mécanique céleste de tous les faits accidentels qui n’intéressent ni sa gloire ni son génie. En effet, Messieurs, qu’importe à la postérité, qui aura tant d’autres détails à oublier, d’apprendre ou non que Laplace fut quelques instants ministre d’un grand état ? Ce qui importe, ce sont les vérités éternelles qu’il a découvertes ; ce sont les lois immuables de la stabilité du monde, et non le rang qu’il occupa quelques années dans le sénat appelé conservateur. Ce qui importe, Messieurs, et plus encore peut-être que ses découvertes, ce sont les exemples qu’il laisse à tous ceux à qui les sciences sont chères ; c’est le souvenir de cette persévérance incomparable qui a soutenu, dirigé, couronné tant de glorieux efforts.

J’omettrai donc des circonstances accidentelles, et, pour ainsi dire, fortuites, des particularités qui n’ont aucun rapport avec la perfection de ses ouvrages. Mais je dirai que, dans le premier corps de l’état, la mémoire de Laplace