Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 1.djvu/551

Cette page a été validée par deux contributeurs.
371
SUR LE SUCRE DE BETTERAVE.

Les pains de sucre alcoholisés conservent de l’odeur pendant quelque temps ; mais cette odeur disparaît par le séjour des pains à l’étuve, et même par la simple exposition au grand air.

Il est nécessaire d’employer l’alcohol concentré à 36 degrés ; lorsqu’il est plus faible, il dissout une portion de sucre.

La totalité de l’alcohol n’est pas perdue ; il suffit de le distiller pour le dépouiller de la mélasse qu’il a entraînée, et alors on peut le faire servir de nouveau.

On a proposé une autre méthode de raffiner le sucre qui ne m’a pas paru réunir les avantages de celle que je viens de décrire, pas même ceux de l’ancienne : elle consiste à dissoudre 100 parties de sucre brut, et à les traiter avec 10 pour cent de charbon et dix blancs d’œufs. Lorsque le pain est dans la forme, on fait couler à travers un et demi pour cent de sirop blanc.



CHAPITRE III.


Compte rendu, par dépenses et produits, d’une fabrication de sucre de betteraves.


Le procédé que je viens de décrire me paraît le plus sûr, le plus économique et le plus simple de tous ceux qui sont parvenus à ma connaissance ; mais si le prix du sucre qui en est le produit était supérieur à celui du sucre de commerce provenant du Nouveau-Monde, ce serait, tout au plus, un fait nouveau pour la science et un objet de pure curiosité pour la société. Nous allons donc fournir un état très-exact de la dépense et de la recette, pour mettre chacun à portée de juger de l’importance de cette nouvelle branche d’industrie.