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MÉMOIRE

ment, et que dans le produit d’un champ où l’on n’a semé que de la graine provenant de betteraves jaunes, par exemple, il s’en trouve plus ou moins de blanches ou de rouges ; c’est ce que j’ai eu occasion de vérifier moi-même.

En Allemagne, on donne la préférence à la betterave blanche ; en France, on préfère la jaune. Il m’a paru, d’après des expériences comparatives, qu’on donnait trop d’importance à la couleur ; je n’ai pas observé que la variété des couleurs produisît une variété sensible dans les résultats lorsque les betteraves provenaient du même sol et de la même culture.


ART. II.


Choix du terrain.


Le terrain le plus propre à la betterave paraît être celui qui est à-la-fois meuble et gras, et qui a de la profondeur.

Les terres maigres, sèches, sablonneuses, conviennent peu : les betteraves y sont petites et sèches ; elles donnent un suc qui marque jusqu’à onze degrés au pèse-liqueur de Baumé, mais qui est peu abondant : il m’est arrivé de n’en extraire que 32 pour cent ; le suc est très-chargé de sucre, mais la proportion ne dédommage pas le fabricant.

Les terres fortes, grasses, argileuses, ne conviennent pas non plus. Les graines y lèvent mal, sur-tout si, après les semences, il survient une forte pluie qui tasse la terre et ferme l’accès à l’air ; alors la graine pourrit sans germer. J’ai perdu, en 1813, dix hectares de betteraves par cet accident ; il est même rare que dans ces terres fortes, la betterave acquière beaucoup de grosseur, elle pousse en dehors parce qu’elle ne peut pas se loger en dedans.