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DANS LES TUBES CAPILLAIRES.

avait été trouvée précédemment de 107’’. Ainsi les viscosités spécifiques de l’eau et de l’alcohol, au dernier terme de leur état liquide le plus près de leur vaporisation, sont entre elles comme les nombres 107 et 300, d’où l’on voit que l’alcohol est réellement plus visqueux que l’eau, ce qui est contraire à ce que les physiciens avaient généralement admis jusqu’ici.

Qu’on se rappelle maintenant que les durées de l’écoulement de l’eau et de l’alcohol, observées au de leurs intervalles thermométriques, sont entre elles dans le rapport de 191 à 856 ; or ce rapport est beaucoup moindre que celui de 107 à 300 que nous avons trouvé au terme de leur vaporisation. La proportionnalité que nous avons eu occasion de remarquer entre les écoulemens de l’eau et de l’éther, à des points semblablement placés sur leur échelle, n’existe donc point entre les écoulemens de l’eau et de l’alcohol : de sorte que si l’on décrit sur les intervalles thermométriques de chacune de ces trois liqueurs, pris pour axes des abscisses, des courbes ayant pour ordonnées les durées d’écoulement correspondant aux différens points de ces intervalles, les deux courbes de l’eau et de l’éther marcheront à très-peu-près parallèlement entre elles ; tandis que la courbe de l’alcohol, à partir du terme de sa vaporisation, s’éloignera de son axe avec une rapidité beaucoup plus grande, et telle que si nous avions pu faire descendre la température de cette liqueur à des degrés de froid voisins du terme de sa congélation, il est extrêmement probable qu’avant d’arriver à ce terme, le mouvement de la liqueur aurait cessé dans notre tube, soit par l’augmentation d’épaisseur de la couche qui serait restée adhérente à sa paroi, soit par l’accroissement de viscosité que la liqueur aurait acquise : l’alcohol est donc d’autant moins