Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 1.djvu/444

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
264
MOUVEMENT DES FLUIDES

vient-elle de ce que la cohésion des molécules d’éther entre elles est très-petite ? La facilité avec laquelle cette liqueur se vaporise porte naturellement à croire que ces deux causes concourent à augmenter le produit de son écoulement, car nous avons fait voir ailleurs que lorsque l’eau, par exemple, est au moment de se réduire en vapeurs, ce qui la rapproche de l’état habituel de l’éther, la couche d’eau qui tapisse l’intérieur du tube est extrêmement mince. D’un autre côté il est clair que les molécules d’un liquide quelconque sont d’autant plus distantes et par conséquent d’autant moins adhérentes entre elles que ce fluide est plus près de passer à l’état aériforme, il est donc extrêmement probable que la couche d’éther qui tapisse l’intérieur du tube, et qui lui reste adhérente pendant le mouvement, est plus mince que la couche d’eau ou d’alcohol qui la tapisse à la même température en même temps que la cohésion des molécules d’éther entre elles est moindre que celle des molécules des deux autres liquides.

Or toutes nos expériences concourent à prouver que l’action de la surface intérieure d’un tube sur un fluide quelconque qui a la propriété de le mouiller, et l’action de ce fluide sur lui-même sont d’autant moindres que sa température est plus élevée, ainsi pour parvenir à distinguer l’influence respective de ces deux actions dans les phénomènes du mouvement linéaire de l’éther, il fallait mesurer les produits de l’écoulement de cette liqueur à différentes températures.

Nous venons de dire qu’un volume de 45 centimètres cubes d’éther, à 12 degrés du thermomètre centigrade, s’écoule de notre appareil en 
 101’’

Ayant élevé cette liqueur à 30 degrés, le même vo-