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notice sur la vie et les ouvrages, etc

santé considérablement affaiblie nous privât habituellement de la satisfaction de le voir à nos séances de l’Institut ou du bureau des longitudes, nous espérions qu’il compterait encore des jours nombreux ; et sans doute, il s’en flattait lui-même, si nous en jugeons par la vaste entreprise dont il avait formé le projet, lorsqu’un matin qu’il venait de recevoir les embrassemens de ses deux jeunes filles et de partager avec sa bonté ordinaire leurs jeux enfantins, il se sentit subitement frappé du coup qui lui ôta presque instantanément les forces, la connaissance et la vie.

Marié en 1792 à mademoiselle Deslacs d’Arcambal, il a goûté constamment le bonheur de l’union la mieux assortie sous tous les rapports de la raison, de l’esprit, du caractère et des vertus. Après les orages qui avaient englouti son modeste patrimoine, la fortune ne lui a pas souri assez de temps pour qu’il réparât ses pertes, et il n’a pu laisser à ses enfants d’autre héritage que son nom, l’exemple de toutes les vertus, et la juste considération qui en est la récompense.

M. de Fleurieu est mort le 18 août 1810 ; il a été remplacé à l’Institut par M. Beautems-Beaupré, et au bureau des longitudes par M. de Rossel, connus tous deux par leurs travaux dans le voyage à la recherche de la Peyrouse.