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de m. le comte de fleurieu.

ment de ce que, sans sortir de son cabinet, un savant avait pu tracer une description plus exacte et plus sûre qu’aucune de celles qu’on devait aux marins qui avaient vu par eux-mêmes.

Après ce chapitre, digne d’être proposé pour modèle dans les recherches du même genre, on lit avec un intérêt d’une autre espèce, et fait pour être senti par un plus grand nombre de lecteurs, le chapitre qui termine l’ouvrage. L’auteur y donne ses réflexions sur la durée des voyages autour du monde, sur les moyens de les abréger, sur les méthodes les plus utiles à la navigation.

Ici, il était permis à M. de Fleurieu de regarder sa tâche comme finie : le désir d’être plus utile à tous les marins lui fit ajouter un volume.

Le capitaine Chanal avait soigneusement consigné dans son journal les points de la navigation où il avait commencé à voir divers oiseaux ou poissons. Ces remarques indiquent au navigateur le voisinage d’une terre en général ; mais, pour tirer de ces observations un parti plus avantageux et plus précis, il faut des connaissances d’histoire naturelle, que M. de Fleurieu voulut rassembler pour l’usage du marin. Peut-être y cherchait-il pour lui-même un délassement ; peut-être a-t-il un peu trop cédé à l’attrait qu’il trouvait à des descriptions qui pouvaient donner à son style plus de mouvement, de couleur et de variété. Il ne nous appartient pas de juger le fonds du travail, mais n’est-il pas à craindre que des détails trop étendus deviennent par-là même inutiles au marin, à qui il n’est guère permis de s’entourer d’un grand nombre de volumes.

Mais si M. de Fleurieu.est sorti de son sujet, il ne tarde pas à y rentrer d’une manière fort heureuse, par ses recherches sur les terres de Drake et l’examen critique du voyage de Roggeween autour du monde. C’est là qu’il annonce en termes positifs le projet de reprendre successivement tous les voyages des