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les livres égyptiens (Note A), à neuf mille ans, l’époque où la puissance des Atlantes arrivée à son apogée, devint menaçante pour les pays situés en deçà des Colonnes d’Hercule (Note B). Cette puissance, dit-il, « fut abîmée par le courage des Athéniens, et plus tard l’île elle-même fut anéantie par un tremblement de terre ensuite duquel elle disparut sous la mer. »

Aussi, ajoute le narrateur, « depuis ce temps, la mer est-elle devenue inaccessible et a-t-elle cessé d’être navigable, par la grande quantité de limon que l’île abîmée a laissée à sa place » (Note C).

Suivant cette tradition, l’Atlantide était placée devant les Colonnes d’Hercule (détroit de Gibraltar) ; elle était plus grande que la Libye et l’Asie. C’était donc un immense continent, dont Bory de Saint-Vincent voit les derniers restes dans les îles du Cap-Vert, l’Archipel des Canaries et celui des Açores.

Cependant Plutarque place ce pays dans la mer Glaciale, l’érudit Suédois, Rudbeck, cherche à prouver par des textes et de nombreuses citations que l’Atlantide devait exister non pas dans l’Océan Atlantique mais bien dans la Baltique, en Suède, son pays à lui.

Dans le volume que Bailly a consacré à cette question[1], on va plus loin encore ; pour Bailly, les Atlan-

  1. Lettres sur l’Atlantide de Platon et sur l’Ancienne histoire de l’Asie, adressées à M. de Voltaire par M. Bailly. Paris, 1799.