Page:Mémoires de Suzon soeur de D. B., 1778.djvu/203

Cette page n’a pas encore été corrigée
31
RAISONNABLE.


ra, l’on ne verra plus de ſcéne ſemblable à celle dont je fus témoin dernierement, même ſans le vouloir. Elle mérite d’avoir ici ſa place. Je crois qu’elle vaut mieux que toutes mes raiſons, pour déterminer en faveur de mon plan, la volonté du Miniſtère.

Un de mes amis veut réſoudre une affaire ; il s’engage à payer un ſouper aux parties intéreſſées, & m’invite à l’accompagner : je le ſuis dans un lieu, que je nommerois ſans difficulté, s’il étoit fait pour y voir la comédie dont on nous régala. Les convives arrivés, l’on ſe met à table.

D’abord, ſoit la nouveauté des viſages, ſoit plutôt le deſir de ſatisfaire ſon appétit, l’on mangea plus de morceaux que l’on ne dit de paroles. De tems en tems le ſilence étoit interrompu par quelques éloges ſur l’Ordonnance du feſtin. Pendant ce prélude aſſez tranquille, entre,

B 4