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MÉMOIRES


lequin étoit toute naturelle. Il devoit fléchir les genoux, pour que ſon vit ſe trouvât vis-à-vis de l’entrée du boſquet de Cythere.

Ce qu’il fit effectivement. Quand Pierrot, averti par le poids de ſa charge qui augmentoit, ſentant que l’ennemi étoit près d’entrer dans la place, hauſſa le cul & le fit parvenir juſques dans l’intérieur de la cité, je commençois à me pâmer ; Pierrot nous ſollicitoit de nous dépêcher ; quant à mon cher Arlequin, quoiqu’il ne proférât pas une ſeule parole, ſes coups de cul plus vifs & plus répétés annonçoient qu’il ne me feroit pas attendre long-temps le moment deſiré, lorſque le théâtre ayant été éclairé ſans que nous nous en apperçuſſions, nous fûmes à la vue de tous ceux qui étoient placés dans le côté oppoſé à la couliſſe cette ſcène ſe paſſoit. Les éclats de rire obligerent notre directeur de regarder. Il vint, conduit par les yeux de ceux qui nous regardoient, droit à l’endroit, où nous étions. Furieux qu’un pareil