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DE SUZON.

Quelquefois ils plaçoient ma compagne à quelque diſtance de moi, ils la faiſoient pencher contre terre, appuyée ſur ſes pieds & ſur ſes mains ; & moi ils me mettoient dans un ſens tout contraire, c’eſt-à-dire, que j’étois à la renverſe, mais également soutenue ſur mes pieds & ſur mes mains. Alors celui qui avoit été aſſez adroit pour m’enfiler avec ſon vit en courant ſur moi, étoit jugé digne de me foutre, mais à condition qu’au moment de la décharge il m’enleveroit dans ſes bras & feroit un ſaut périlleux en arriere avec moi. Celui qui mettoit à côté du noir devoit me ſauter par-deſſus le corps & eſſayer ſon adreſſe ſur ma compagne s’il réuſſiſſoit, il étoit également ad mis à l’honneur de la baiſer : avec cette différence qu’il devoit, dans l’inſtant du plaiſir, enlever ſa maîtreſſe & la relever de terre ſans d’autre ſecours que celui de ſon vit. Les maladroits payoient une amende que nous partagions, ma compagne & moi.