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MÉMOIRES


J’avois à peine fini mon examen, quand cet Aſtrologue m’adreſſa la parole. Je ſuis fâché, me dit-il, de vous avoir fait une réception auſſi peu civile, & je compte aſſez ſur votre bonté pour eſpérer que vous me la pardonnerez. Il vint enſuite s’aſſeoir auprès de moi, paſſa une main dans mon eſtomac, l’autre ſous mes jupon, & me patina tout à ſon aiſe.

Je me laiſſois faire tout ce qu’il vouloit, attendant avec impatience ce que produiroient tous ces attouchemens ; mais ayant mis la main dans les culottes de mon homme, je me doutai, au mauvais état dans lequel je trouvai ſes pieces, qu’il n’y auroit rien à gagner pour moi. Ce que j’avois prévu m’arriva.

Je fus conduite dans l’appartement qui m’avoit été deſtiné, très-peu ſatisfaite de n’avoir pas été étrennée. Les complaiſances de ce vieillard adouciſſoient mon ſort ; de plus, l’eſpérance que par ſa mort il me dé-