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MÉMOIRES

çus son portefeuille, resté par hasard sur une table.

L’idée me prit de l’ouvrir… Quelques billets de cent francs, des cartes de visite armoriées au nom du prince de Hersant, une adresse au bas de chaque carte.

C’était plus qu’il ne fallait pour me rassurer.

— Vous avez laissé votre portefeuille, prince, lui dis-je, dès qu’il entra dans la chambre. Je vous conseille d’être prudent. À Paris tout se trouve.

— À qui le dites-vous ? me répondit-il. J’ai perdu quinze mille francs il n’y a pas un mois.

— Quinze mille francs ! Et vous n’avez rien fait pour les retrouver ?

— Mon Dieu non ! si c’est un homme aisé qui les a recueillis, il fera mieux que moi les démarches nécessaires : si c’est un pauvre diable, il gardera pour lui l’aubaine, et m’obligera, même en m’épargnant la peine de stipuler avec lui une récompense.

Le prince, on le voit, était magnifique.