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MÉMOIRES

grande situation qu’il eût occupée dans sa patrie, et s’était retiré à Paris, le refuge des égarés.

Dès le premier jour que je le reçus chez moi, il me conta son histoire. Il avait de l’esprit et des manières charmantes, — avantages qu’on est heureux de rencontrer en toute occasion, mais, plus particulièrement, dans un gentilhomme. Par exemple, il détestait parler intérêts : le mot « argent » ne sortait jamais de sa bouche.

Nous faisions d’assez fréquentes promenades, mais dans l’appareil le plus simple. Je ne vis qu’une fois sa voiture, qu’on eût prise pour une remise, tant étaient simples les goûts du Serbe ! Nous sommes allés une fois à Saint-Cloud, deux fois à Meudon. À Ville-d’Avray, nous nous sommes payé une partie à cheval. Cela m’a rappelé les excursions faites, il y avait plus de vingt ans, en compagnie de Williams, le propriétaire d’Albrect-Room. Il n’eût plus manqué, pour compléter l’analogie, qu’une partie de pêche à Charenton.

— Il me semble, disait le prince, que j’ai