Page:Mémoires de Cora Pearl, Ed. Levy, 1886.djvu/304

Cette page a été validée par deux contributeurs.

je ne mens pas ; et que, disparue aujourd’hui de la scène, — puisque c’est une scène comme une autre — je garde en moi une ineffaçable tendresse pour qui sut me procurer, dans des rapports éphémères, ce charme qui ne meurt pas : la délicatesse de bon ton !

Jamais je ne me suis payée le caprice d’un acteur : j’entends un acteur réel : un spécialiste. Il y a des cabotines de bien autre espèce qui ne savent que trop se faire payer eux-mêmes et qui excellent dans l’art de se faire prendre plus pour ce qu’ils ne sont pas, que pour ce qu’ils sont. De ceux-là j’ai connu des myriades. De la Grande Ourse au Capricorne mon ciel en est constellé. À qui la faute ? Je jure que ce n’est pas à moi !

Le seul artiste que j’ai connu, c’est Gabour. Mais ce prince de la scène s’est comporté en grand seigneur.

Après l’affaire Duval, au moment de mon expulsion, il apprend que je suis dans la gêne : il accourt.

— Combien vous faut-il ?