Page:Mémoires de Cora Pearl, Ed. Levy, 1886.djvu/220

Cette page a été validée par deux contributeurs.
217
DE CORA PEARL

choses et m’avertissait — par bonté d’âme — de ne pas être la dupe de ce jeune homme.

Jolie situation en somme : Burnel dénonçant Dauban, Dauban souffrant persécution, — mais rudement pour la justice, — la baronne donnant pour la victime de son propre tripotage un cautionnement de deux cent mille ! Grimace du jeune gentilhomme, brouille facile à comprendre avec la mère.

Le baron se consolait donc, errant mélancolique au Bois. Son cerveau était une véritable chaudière, où crépitaient des projets contraires. Sur la question du sentiment, il avait la réputation d’être blindé.

On m’avait dit qu’on ne le tenait pas, et j’ai voulu le tenir.

Le tenir oui ; mais c’est le retenir, que je n’aurais pas voulu. Que retenir et tenir fassent toujours deux !… Il paraît que le cher baron n’avait pas sur notre liaison, par moi victorieusement contractée, les mêmes sentiments. Il était de ces résolus malencontreux qui disent et pensent : « J’y suis, j’y reste. »

Il venait chez moi, s’installait des journées