Page:Mémoires de Cora Pearl, Ed. Levy, 1886.djvu/207

Cette page a été validée par deux contributeurs.
204
MÉMOIRES

quoi j’aurais aimé demeurer un jour dans cette bicoque : je dis un jour, pas davantage. On était en mai, et, par une rare exception, il faisait une chaleur épouvantable. J’enviais le sort de trois bonshommes représentés sur la gravure, et qui faisaient paître des moutons, tout en soufflant dans leurs mains.

— Savez-vous ce que nous devrions faire ? dis-je à Calvat, quand il entra dans le cabinet.

— Déjeuner, sans doute ? me répondit-il.

— Bah ! cela se fait tous les jours. Autre chose.

— Alors un extra…

— Extravagance, si vous voulez.

— Je ferai tout ce qu’il vous plaira.

— Eh bien, un petit voyage !

— Va pour un petit voyage ! mais où ?

— Ah ! voilà ! c’est un caprice. Vous trouverez peut-être que c’est un peu loin.

— Dites toujours.

— Non, devinez.

— Vous voulez aller à Nice ?