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DE CORA PEARL

son lit et son couvert. Ce qui dominait surtout dans cet Oriental, si parisien pourtant, c’était, je le répète, la bonté. S’il était fastueux, il était plus généreux encore. S’il avait la chance de posséder, faire plaisir aux autres était toute son étude. D’ailleurs il était si riche, qu’il pouvait rendre heureux ses amis sans s’appauvrir pour cela lui-même. Je ne sais s’il avait assuré son hôtel : c’est probable. Dans tous les cas la Compagnie, signataire du traité, devait brûler des cierges autour de l’immeuble, tout en prenant bien garde aux flammèches.

Je me suis baignée dans cette vasque de marbre rose, j’ai dormi de longues heures sur ces divans, respirant le parfum des fleurs, et rêvant de demeures enchantées ; et quand je me réveillais, la réalité m’apparaissait plus belle que le rêve.

Un soir, avant de prendre le thé, le domestique prie les dames d’attendre quelques moments. Khadil-bey sommeillait. J’avise sur une table une boîte de jouets. Il n’y avait pas, que je sache, indiscrétion à l’ouvrir, et j’ai