Page:Mémoires de Cora Pearl, Ed. Levy, 1886.djvu/170

Cette page a été validée par deux contributeurs.
167
DE CORA PEARL

— Mais, j’ai payé un mois d’avance pour occuper le premier.

— Ceci reste acquis.

C’est comme ça en Angleterre.

Force m’était de me mettre en quête d’un autre hôtel. C’est ce que je fis. Seulement je ne payai pas d’avance. Le duc arriva huit jours après, mais cette fois, ce fut lui qui ne voulut pas loger dans l’hôtel : il y avait des Allemands au rez-de-chaussée. Il prit une maison complète. Cinq semaines, vingt-cinq mille francs.

Je cherchais à le distraire autant qu’il était en moi, mais n’y parvenais guère ; les événements l’avaient douloureusement frappé. Son front était soucieux, et le mien endommagé. Voici la cause de cet accident, qui a laissé sur le haut de ma tête une légère marque à laquelle on pourrait me reconnaître si je venais jamais à me perdre.

Je chassais à Brighton. Une barre fixe se trouvait devant moi. Je veux la sauter, je tombe de cheval et me casse le front. Mais je réfléchis qu’il se fait tard, que le duc m’at-