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recteur, M. Daudé, me demanda cet ouvrage pour être représenté sur son théâtre. Cette proposition m’était trop agréable pour ne pas m’empresser de l’accepter, car là, du moins, j’aurais le prestige de la scène. Dans ces entrefaites, la directrice du théâtre de Brest vint à Paris et m’engagea à venir dans ma ville natale faire jouer cet opéra ; qu’elle me donnerait 400 francs pour la copie de la partition. Je lui dis que je le voulais bien, mais que je ne partirais qu’après que j’aurais vu s’il réussissait au théâtre de Montmartre. Revoir mon pays me faisait battre le cœur, mais que de tristes et cruels souvenirs !… Je n’avais plus là que quelques véritables amis. La plupart de mes parents ne s’occupaient nullement de mon sort, car, lorsque l’on sait qu’on a une nièce, une cousine dans une position critique et malheureuse, on lui ferme et son cœur !… et sa bourse !…