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toutes les fois que j’ai eu de bons interprêtes, j’ai obtenu des succès. Vous savez bien qu’un chef-d’œuvre mal exécuté, tombe, et qu’un ouvrage médiocre, bien rendu, réussit. — Si vous le vouliez je pourrais avoir une belle et fructueuse représentation au Théâtre-Italien devant un public d’élite. Avec un de mes opéras, chanté par des talents hors ligne, je pourrais espérer un succès… Eh ! bien, vous tous qui avez des noms aimés du public, et qui m’avez montré de la bienveillance, Mmes Ugalde, Gaveaux-Sabatier ; MM. Crosti, Wairot et Jules Lefort, relevez moi !… Je n’ai rien à craindre du côté de M. le directeur de l’Opéra-Comique. Il y a quelque temps j’ai fait une visite à M. de Reaumont, et là, j’ai pu apprécier ce qu’on m’avait dit de lui, qu’il était juste, intelligent et d’une extrême bienveillance ; il m’a envoyé de sa part vers un de nos bons auteurs, afin que je pusse composer un opéra en un acte pour son théâtre.

Que ne vous devrai-je pas, Monsieur le Directeur, si vous m’ouvrez votre porte !… Oui, j’ai foi en vous, j’arriverai ! un peu de bonne volonté, et vous aurez sauvé l’artiste qui souffre depuis si longtemps !  !….

Le 24 décembre. — J’apprends à l’instant le