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lution aucune. — Cependant le temps pressait, les affiches étaient posées ; enfin mes ouvrages sont montés au complet, les répétitions marchent, la représentation est annoncée pour le mardi 5 juillet. Nous avions fait notre première répétition d’orchestre le jeudi, l’on devait ensuite se réunir le dimanche et le lundi. Les billets étaient répandus, mais je n’avais pas encore touché grand argent et il fallait payer de tous côtés. J’avais déjà donné 600 francs pour la location de la salle, il était spécifié dans l’écrit passé avec M. le directeur des Italiens, qu’avant l’ouverture des portes, j’aurais remis la somme de 700 francs pour les frais, lorsque le samedi je reçus une lettre des Italiens, dans laquelle on me disait : que si le lendemain matin je n’avais point déposé ces 700 francs, on ne laisserait pas entrer mes musiciens. Oh ! mon Dieu, que vais-je devenir ! m’écriai-je. Dans ce moment, quelques personnes vinrent pour me voir, je leur montrai cette fatale lettre. Elles se cotisèrent spontanément, et me remirent une somme de 300 francs. L’une de ces personnes, madame A., que je connaissais fort peu alors, et dont il m’est pénible de taire le nom qu’elle ne me permet pas de dire par modestie, me dit qu’elle allait tâcher