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nir. Il faut battre de nouveau la campagne pour chercher des artistes en dehors des théâtres ; comme c’est facile, surtout pour en trouver de convenables.

J’apprends que l’engagement de madame Ugalde vient de finir. Connaissant la bonté de cette grande artiste, je me présentai chez elle, et j’en reçus le plus gracieux accueil. Après avoir pris connaissance de ma partition, elle me dit que ma musique lui plaisait beaucoup, et qu’elle voulait bien me prêter son concours, et jouer le rôle que je lui offrais, mais qu’il fallait que l’opéra fût bien monté. Elle m’aida à chercher des artistes hors ligne, à l’Académie impériale de musique. L’ouvrage tout organisé et prêt à entrer en répétition, l’un des artistes est forcé de partir ; il faut le remplacer ; puis un autre tombe malade. Enfin, jusqu’au 13 juin, je continuai mes démarches, sans aboutir à rien, et madame Ugalde elle-même partit à cette époque : je dus donc renoncer forcément à donner ma représentation, et l’année suivante, j’eus le courage de recommencer. Il est impossible de s’imaginer les peines sans nombre que j’ai eues pour trouver de bons chanteurs. Mais cela n’était rien ! Une bonne dame m’avait