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de l’Hippodrome. — Le lendemain je m’empresse de prier une personne de se rendre chez le chef de musique du 32e ; celui-ci lui dit qu’ayant trouvé cette musique remarquable, il l’avait demandée au chef d’orchestre de l’Hippodrome, qui la lui avait livrée sans difficulté. Alors il donna un certificat de ce fait par trop inconvenant, et ajouta que le 9e l’avaitexécutée aussi devant S. M. l’Empereur à l’inspection générale, et qu’il ne refuserait pas non plus d’en donner aussi la preuve, ce qu’il fit par une attestation écrite. Voilà donc ma musique jouée dans divers endroits, et sans que l’on daignât en nommer l’auteur. C’était vraiment désolant. On m’engagea à faire un procès, je reculai d’abord ; mais apprenant un peu plus tard, que presque tous les régiments s’en étaient emparés, je me décidai à aller consulter M. Jules Favre, avec lequel j’avais eu le plaisir de me trouver quelquefois en société, et qui m’accueillit avec sa bonté habituelle. Il examina l’affaire, et me dit que j’étais dans mon droit d’aller trouver un avoué, et que si j’avais besoin d’un avocat, il m’en procurerait un. — Je crus devoir par déférence, en faire part à Mme Lormeau, et je me rendis chez elle, afin de lui demander si elle voulait faire de moitié avec moi,