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LAROSE, bas.

Pardi ! Elle n’en perd pas une bouchée.

MADAME JOBIN, à part.

Il rôde ! pour tâcher de lui parler !

LAROSE, à part.

Ah !… si je pouvais faire remettre à la tante… (Bas à Lanternick.) Allez tout doucement, tout doucement, et glissez-lui l’épître à travers sa jalousie.

LANTERNICK, tenant la lettre à la main.

Oh ! c’est hardi !

LAROSE, le poussant.

Allons donc ! On l’attend !

MADAME JOBIN, à part.

Que vois-je ? une lettre ! pour Nicole… sans doute !… Oh ! le traître !… (Elle referme la persienne qui la masque et ne laisse qu’une ouverture par laquelle Lanternick passe la main.)

LAROSE, de loin.

Ça prend-il ? (La persienne se referme.)

LANTERNICK, la main prise.

Ça prend trop !

LAROSE, bas.

Elle a saisi le billet ?

LANTERNICK, retirant sa main et s’éloignant.

Oui ! avec les cinq doigts et le puce.

MADAME JOBIN, derrière sa persienne et lisant la lettre.

Un rendez-vous ! la nuit ! Le scélérat ! je veux voir jusqu’où ira son effronterie ! (Elle referme la fenêtre près de laquelle Larose s’est glissé.)

LAROSE, qui a entendu, à part.

Bravo ! oui !… Mais minute !… si Nicole venait avant elle… Ce rendez-vous que je lui ai donne !…

LANTERNICK, regardant ses doigts qu’il secoue.

C’est égal ! C’est un souvenir de son amour !

LAROSE, à part.

Cet imbécile de sergent est capable de l’enlever, et elle…