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Acte III, Scène VII.

presse qui in*a nourri, qui m’a prodigué ses soins e^soa amour ! voilà ma seule famille ! M. DK nOULOGNE, altéré. ciel !., vousmécomiaîtriez... SAiM’-r.KoiuM.s, avec force. Ce que vous avez m(5connu vous-mOme... (Avec amertume. ) Ah ! vous croyez, Monsieur... que ce titre de père, est un vain nom que l’on ))eut répudier quand il gène, et réclamer pour imposer ses lois !., qu’on peut en exercer les «Iroits et en trahir les devoirs !., qti’ii suHil an bout de vingt-cinq ans, de venir dire à un malheureux, humilié, outragé : je n’ai jamais voulu te reconnaître, je ne te reconnaîtrai jamais... je t’ai voué à l’inramic... je t’ai vendu avant ta naissance... car ton aspect seul eût été un affront pour moi... mais aujourd’hui , je tremble pour l’héritier de mon nom... de ma fortune... sa vie est dans tes mains !., lu vas me sacrilicr la réputation, ton honneur... je le veux... cl tu dois m’obéir... car tu es mon lils ! je suis to :i père !.. M. DE UOULOGNE, d’iuic voix supliante. Saint-Georges !.. SAliNT-GEORGES, amèrement. Un père !., moi !., et où était-il, quand le fouet d’une maîtresse hautaine sillonnait mon front, et le marquait d’opprobre ?., où était-il, quand fuyant à travers les sables, je mendiais un peu de pain , pour ranimer mes forces, Une soullc d’eau pourétanrher i,ia soif !., était-il l ;.. «c père, pour me tendre la main, quand succoin-’ •ant sous l’excès du travail, j’inondais la terre <Ir ries sueurs !., et plus lard, lorsque mesellorls, iiUi persévérance maîtrisèrent la fortune, que je me lis un nom, une existence... élail-il là, pour •me serrer sur son cœur... et me dire : je suis fier de toi !.. Non !., au lils légitime, tous les soins, tout l’amour !., au misérable esclave , l’abandon, l’oubli et la honte !., vous voyez bien , Monsieur, que je n’ai pas de père... que je n’en eus jamais !.. M. DE BOULOGNE , avec désordre. Ah ! j’ai mérité ce traitement... mais vous De serez point inflexible, Saint-Georges !.. Au nom du ciel, oubliez une insulte que je désavoue... renoncez à un combat qui serait un crime !.. SAINT-GEOUGES , fièrement. Pour que je le puisse sans déshonneur, monsieur, dites donc tout haut qu’il est mon frère... non pas’ ici, pour moi seul, en tremblant... mais devant le monde entier ! Vous baissez les yeux... vous vous taisez !.. Ain : Époux impr. drnt, filf rebelle. Oui, je c mpr nds, abjurant ma vengeance, 11 fitut me perdre aux yeux de tout Paris.,, Il faut enlin, i)ar mon lâche silence, Sauver le nom de votre fils... Dévorer, seul, la honte et le mépris f.. (Ati’C iioiiU-.^ Moi , votre fils ! quand, sous l’affront d’un autre, Vous prétendez que je reste entaché I (Atic ani.iliiiiu’.) De mon honneur, vous faites bon marché ; Ou voit bien qu’il n’est pas le vôtre I ACTE m, SCÎrîSE Vf !. "H I M. DE BOTJLOC ?tE.

! Oui, je suis injuste, je suis cruel ! mais si le 

préjugé, si les lois du monde te repoussent de mes bras et enchaînent ma tendresse» s’il ne i m’est plus permis de suivre le vœu de mon cœur I sans appeler sur moi le dédain et le blâme , n’es-

! tu pas assez généreux pour comprendre mes 
tourmens et pour y mettre un terme ?.. Les
! jours de mon lils... je te les demande... je te les 

I demande à genoux.

! SAi.NT-GEORGES, le relevant vivement. 

I Monsieur !.. I M. DE BOlLOGIfE. Je n’en rougirai pas. SAiNT-GEORGES. Laissez-moi. M. DE BOULOGNE. Par pitié !.. SAINT-GEORGES. Laissez-moi, vous dis-je ! (Écoutant.) Écoatez ! .. on monte l’escalier ! i M. DE BOULOGNE , avcc elfioi et passant à droite. C’est lui. SAmT-GEORCfeS. Éloignez-vous ! M. DE BOULOGNE. Non ! Je reste... je veux être là. SAI.NT-GEORGES. y songez- VOUS ? AI. DE BOULOGNE, avec force. Aucune puissance au monde ne m’arracoerait de ces lieux : je veux connaître mon sort, je saurai tout souflrir... Mais sou venez- vous... SAINT-GEORGES , vivement. Souvenez-vous, monsieur, que je n’ai rien promis, et que j’ai été déshonoré !.. (M. d« Boulogne remonte la scène de manière que le Baron ne le voit pas d’abord.) i< ?»aaaec«cao»aaaa9«aaaa»a9a< ?3aao9<»aaacaoooao< a aeaoaaai 9 sioa»a SCÈNE Vîï. f-ES Mêmes, LE BARON, en habit du matin ; PLATON , au fond. Puis LA MORLlfiFiE , qui rentre au bruit. PLATON , au fond. Non, monsieur ! c’est impossible !’ LE BARON , à Sainl-r.eorgcs. Imposez donc silence à ce valet, monsieur... r.ouxqui ne vous connaissent pas croiraient qu’i • tait aposté pour m’empècher d’arriver jusqu’à vous. SAINT-GEORGES, à Platon. Sortez ! PLATON. Monsieur ?.. SAINT-GEORGES. Sortez, vous dis-je... et que ma porte soit fcr«  mée ! PLATON. Ah ! malheureux ?.. (Il referme la porte et disparaît)