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34 LITTERATURE ERANÇAISE AU MOYEN AGE

l'épopée. C'est dans un chapitre subséquent (VII) qu'il parle des romans en prose du xv^' siècle, qui donnèrent à quelques chan- sons une nouvelle vie et une popularité qui, pour quelques- unes^ s'est prolongée jusqu'à nos jours, et en France et dans divers pays de l'Europe.

III. La littérature des Provençaux (^p. 56-96). — " La littéra- ture provençale, dit M. Suchier (p. 8), est considérée par les Français comme quelque chose d'étranger, et exclue de l'his- toire de la httérature française; mais c'est à tort. Les deux domaines se sont depuis longtemps fondus en une nation unifiée, qui reconnaît pour son organe la langue française. Si les langues, malgré leur proche parenté, montrent quelques différences pro- fondes, il ne s'agit que de l'individualité personnelle de deux sœurs, qui, malgré la ressemblance de famille, peuvent différer de dispositions et de caractère. Au reste, les actions réciproques n'ont jamais manqué, même au temps de l'indépendance lin- guistique et politique, entre le Nord et le Sud de la France. » Cette façon de voir, que l'on peut contester ', mais que l'on peut admettre -, aurait peut-être dû amener l'auteur à insérer l'exposé de la littérature méridionale dans son cadre chronolo- gique, au lieu de lui faire une place à part et de l'exclure ainsi, en fait, de l'évolution de la littérature française \ Mais c'est là une question secondaire. L'important est que ce chapitre soit

��romance. » On sait que les romances espagnoles, dans le sens que nous atta- chons à ce mot, ne sont à l'origine que des morceaux détachés de poèmes plus longs (caiitares de gesta), imités directement de nos chansons.

1 . Dans la préface de la seconde édition de ma Lilieralure française au moyen d»e, j'ai fait valoir les raisons qui militent contre cette thèse ; mais il est clair qu'on peut se placer, comme ici, au point de vue de l'ancienne unité de la Gaule et de l'unité subséquente de la France, et je m'y suis moi-même placé ailleurs (cf. la note 3 ci-dessous).

2. Je vais même sur un point plus loin que M. Suchier, puisque je n'admets pas entre la « langue d'oui » et la « langue d'oc » une limite aussi tranchée qu'il le fait.

3. Dans le Tableau [Esquisse iiistorique] de la Utléraliire française au moyen dge dont j'ai parlé, j'ai réuni dans une même suite l'histoire de la littérature vulgaire au Nord et au Midi.

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