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CLIGÈS 3 1 5

Ces diverses allusions nous laissent ignorer quel était le dénouement de l'histoire. Il en est de même en ce qui concerne une version perdue où l'ancien conte sur Salomon était, comme dans Cligès, attribué à un autre personnage et placé dans un autre cadre de temps et de lieu. Nous ne la connaissons que par le résumé, malheureusement trop bref, qu'en a donné au xv^ siècle Martin Le Franc, dans le Champion des Dames. L'ad- versaire des femmes cite cet exemple avec d'autres en preuve du peu de confiance que mérite une femme :

Bien est vray, quant on luy complaît, Jusqu'à la mort voeult souztenir, Voire aprez la mort, et le ' fait Pour sa luxure parfournir. De ce or me fait souvenir La femme du conte Raymon : En mémoire la doibs tenir ; Parler n'en ^ orras en sermon.

Morte se fist, qu'on l'enterrast, Adfin que cil que trop amoit A la minuit la desterrast ; Mais le conte Raymon avoit Regret a elle, et ne pouoit Croire que du tout fust outrée, Ains toudis en Dieu se fioit Qu'elle seroit ravigoree.

Donc que fist ? Quant ne poux n'alaine Y senti, et fust 5 plus certain

��feuiinanini on trouve ces vers (Zeitschrift fur romanische Philologie, t. IX, p. 299) : En prima coinençaa Eva enganà Adaïuo, Corne fe a Salamon la niiiier sot lin ranio. Que veut dire « sous une branche » ? Aurait-on attribué à la femme de Salomon le tour cynique dont La Fontaine a fait le sujet de son Poirier enchanté ?

1. Les manuscrits ont elle.

2. Mss. nien = m'en ; c'est une faute. Le sens est : :< Elle n'avait rien d'une sainte. »

3. Mss. fut ; mais il faut/«s/ : « et pour qu'il fût... ».

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