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314 LE ROMAN

Lors lor sovint de Salemon, Que sa famé tant le haï Qu'en guise de mort le traï : Espoir autel a ceste fait '.

On a d'autres témoignages, à peu près contemporains, de la diffusion en France de cette léa^ende de Salomon. Dans la chanson d'Elie de Saint-Gilles, Elie, repoussant les avances de la belle Rosamonde, lui dit brutalement :

Ne sui pas a aprendre ! Salemon si prist feme, dont sovent me ramenbre : Quatre jors se fist morte en son palais meesme, Que onques ne crola ne puing ne pié ne menbre ' ; Puis en fist uns vasaus toute sa consienche. Par le foi que vos doi, foie cose est de feme ! Certes, com plus le garde,donques le pert on senpre (v . 1 792 sq . ).

D'autres mentions de Salomon comme mari trompé se trouvent dans le très ancien roman des Sept Sages de Rome (v. 426), dans Amadas et Idoine (v. 5877), et dans un poème anglo-normand du xiii siècle \ mais elles sont fort vagues. Dans le Blasme des femmes, poème satirique du xiir siècle, il y a un trait plus précis ■*.

N'est pas sage qui femme croit, Morte on vive, qui qu'ele soit ; Car li sages rois Salemon, Qui de sen out si grant renon Que plus sages de lui ne fut Fu par sa femme deceù s .

��1. Cela aurait dû les empêcher d'essayer sur Fénice précisément l'épreuve à laquelle la femme de Salomon avait si bien résisté.

2. Le trait du plomb fondu versé dans la main de la prétendue morte est omis ici ; mais il figurait certainement dans la source du poète.

3. Bulletin de la Société des anciens textes français, t. XIII, p. 98.

4. Voir Remania, t. IX, p. 456-7 [G. Paris, La femme de Salomon].

5. Ce passage a passé, abrégé, dans le livre de Modtis et Racio (voir Rofna- nia, l. c). — Dans le poème lombard des Proverhia que dicunlur de natura

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