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du père Je Charlemagnc se cache souvent son granJ-père, Pépin, tilsd'Anseïs, et que par conséquent plusieurs poèmes qui le concernaient remontaient essentiellement à la fin du vii^ ou au commencement du viii'^ siècle. La légende de Pépin « le Bref» nous fournit donc un double anneau dans la chaîne qui relie l'épopée carolingienne à l'épopée mérovingienne, et la restitu- tion, incomplète à coup sûr, que j'en ai essayée justifie une fois de plus les vers fameux du « poète saxon » sur les chants qui, depuis des siècles, glorifiaient les aïeux et les prédécesseurs du grand Charles :

Est quoque jam notum : vulgaria carmina magnis

Laudibus ejus avos et proavos célébrant ; Pippiiios, Carolos, Hludovicos et Theodricos Et Carlomannos Hlotliariosque canunt.

[Mclain^es Julien Havet, 1895, pp. 603-633.]

[En rendant compte dans la Roinaiiia des Mélanges Julien Havet, Gaston Paris consacra à son propre mémoire la note suivante :]

J'ai essayé dans ce petit travail de réunir tout ce qui nous reste d'allusions éparses à l'épopée assez considérable dont le père de Cbarlemagne a certainement été le héros. J'ai dit en terminant que cette restitution était à coup sûr incomplète, et je puis dès mainte- nant y apporter quelques additions. Par une singulière inadvertance, j'ai oublié, en rédigeant mon travail (comme m'en a averti mon excellent ami Pio Rajna), le fragment italien d'un poème sur Car- letio (Mainet), publié pour les noces Oddi-Bertoli par M. L. Gentile, et que je connaissais bien cependant, puisque j'en avais dit deux mots ici-même ([Romaiiia^'] XXI, 626). Le début, seul conservé, de ce poème toscan du xiv^ siècle concerne non Charles, mais Pépin, et est d'autant plus intéressant que c'est le seul texte où la guerre de Pépin contre Justamont soit l'objet non d'une simple allusion, mais d'un récit direct. Dans ce récit, Giustamonte est le frère de Galafre, et c'est d'Espagne qu'il est venu envahir et ravager l'Allemagne : la parenté de Justamont avec Galafre, roi de Tolède, — parenté d'in- vention certainement récente, — était déjà attestée dans des vers de Mainet et des Saisiies que j'ai relevés [ci-dessus, p. 203, n. i] ; mais c'est sans doute en Italie seulement qu'on en a tait deux frères. Pépin,

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