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��prétendaient les héritiers légitimes de la couronne de France ; • tel était le motif des guerres incessantes entre Saisnes et Francs, reprises de génération en génération depuis « le tens Anseïs » et terminées seulement par Charlcmagne '.

��III

��La part que prit Pépin lui-même à cette lutte héréditaire for- mait évidemment le plus glorieux épisode de son histoire poé- tique. Pépin fit réllement la guerre aux Saxons, et du vivant de son père et quand il fut devenu maire du palais, puis roi (en 75 3 notamment il mena en Saxe une campagne victorieuse). Mais les maigres annales du temps ne nous donnent aucun détail sur ces expéditions, et nous ne savons jusqu'à quel point l'iiis- toire a inspiré la poésie - . Le grand exploit que celle-ci attribue

��1 . Les révoltes et les trahisons de Griibn, fils de Charles Martel et de la bavaroise Svanahild, qui se terminèrent par sa mort tragique et prématurée en Maurienne, ont sans doute donné lieu à des récits épiques. C'est bien à tort que M.Riezler (voy. Ronianta, XXII, 328) a voulu voir dans ce jeune rebelle le prototype du vieux et fidèle Nainion de Bavière ; mais il est possible, connue l'ont indiqué MM. Nyrop(5tor/rt JelF cpopca francese, p. 159, note 2) et O. Schultz {Zeitschrift fur rom. Philologie, XVIII, 129) et comme l'a aussi conjecturé M. Rajna, que le nom de Grifon survive dans le Grifon cTAute- fciiille dont plusieurs textes poétiques font le chef de la geste des traîtres : père de Ganelon, il est par Là même le contemporain de Pépin. Peut-être l'his- toire de Grifon se retrouvait-elle au moins en partie dans celle qu'un poème dont nous ne connaissons que l'existence prêtait à son petit-fils, l'enfant Gri- fonel, fils de Ganelon. Le ms. de Lyon de Ronccvaux (éd. Fôrster) se termine, après avoir raconté la mort de Pinabeletde Ganelon, par ces vers :

Puis en ot il en France moût dolerous tormant. Et de ce muit la guerre de Grifonel l'enfant.

2. Les Annales Metlotses (voy. ci-dessus, p. 194), nous présentent, dans les guerres de Pépin outre Rhin, une scène dont le pendant se trouvait déjà dans le vieux poème sur Clotaire dont le Liber hisloriae Francorum nous a conservé un résumé : Pépin combattant (en 743) contre le duc de Bavière

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