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LA LÉGENDE DE PEPIN « LE BREl- » ï^^

compte de la moins grande dimension du pied au xiii" siècle. Mais d'autres ont été beaucoup plus loin : le roman du Comte de Poitiers ne lui donne que trois pieds et demi ', que la petite Chronique en vers des rois de France lui accorde à peine ^ ; à l'exi- guïté la 5^;-/^ franco-vénitienne ajoute la difformité '. Toutefois Pépin n'est traité de « nain », dans les textes français (excepté dans le roman du Cowf^ ^g Poitiers^, que par ses ennemis», tandis que le bizarre Godefroi de Viterbe l'appelle toujours, sans malveillance d'ailleurs, Pippimis naniis, en quoi il a été suivi par beaucoup de compilateurs postérieurs ".

Ce qui peut encore nous persuader que l'histoire du combat

��1. Pépins II nains, Qui )iot que trois pies et demi (v. lo-ii).

2. Pépins, Oui tant fu de petit corsage : Il n'ol de loue en son estage Au plus que trois pies et demi Quh'mal, Nouv. rec., II, 21). Voyez aussi ce que dit Jean des Prés dans le passage cité p. 192, n. 1.

3. Il dit lui-même : Par que eo sui petit e des/onné (Berta di li gran pie, éd. Mussafia, v. 240), et on le décrit ainsi: // est petit et non guare miegraut; Desforme est de tote Vautra jant ; Si est groser in membres et in flanc (v. 465). Il est vrai que ses ambassadeurs avaient dit un peu différemment : Petit homo es, ma groso est e quaré, E de ses membres est ben aformé. Tous ces détails ont été laissés de côté par Andréa da Barberino dans le livre VI des Reali di Francia.

4. Vov. ci-dessus, n. i.

5. Ses pères fu uns dolens nains chaitis {Aspremont, Hist. litt., XXII, 305); Pépins tes pères li malvais nains puans (Og., v. 9947). Dans le Ma/^^z^ néerlan- dais Espiet dit à Charles : v J'ai bien appris que Pépin, le noble homme qui t'engendra, était un nain » (Mone, Uebersicht der mittelniederl. Volksliteratur, p. 45). Ces paroles ne se retrouvent pas dans le Maugis français, d'ailleurs très différent, qu'a publié M. Castets, et je les ai cherchées en vain dans les éditions modernes du Malegis allemand.

6. Voyez son Spéculum regum (Pertz, SS., XXII, 90, etc.). C'est pour distinguer le grand-père du petit-fils qu'il a eu l'idée d'appeler le pre- mier Pépin Pipinus grossus (grossiis pour lui veut sans doute dire « grand »).

7. Tous les auteurs qui mentionnent Pipinus naiius et grossus, Ptpin le nain et le gros, ont puisé, directement ou indirectement, dans les écrits de Godefroi de Viterbe. Je citerai Jacques de Guyse (éd. Fortia d'Urban, t. VIII, p. 2 : Pipinus grossus), Jacques d'Acqui (voy. ci-dessus, p. 187, n. i), VHis- loria S. Arnulfi Metensis (Pertz, SS ., XXIV, 530, 531 : Pipinus nanus), la Genealogia ex stirpe sancti Arnulfi (Pertz, id., XXV, 382 : Pipinum nannm), Jean d'Outremeuse {Pépin le givs. Pépin le nain).

G. Paris. — Moyen iigc. 13

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