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1(S() l'ÉI'OPÉJ-

dcNcint kl ville assiégée et hi délivre; Isoré et Marsile sont pris et mis à mort^ et Anseïs se retrouve en possession paisible de son ro3'aume ; Charles retourne en France, où il ne tarde pas à iiiOLirir.

A ce fond simple le poème actuel d'Aiiscïs ajoute de nom- breux épisodes, dont les uns ont pu déjà se trouver dans la chanson plus ancienne (comme les longues descriptions de batailles), dont les autres sont bien probablement introduits par le renouveleur. Tel est d'abord le peu intéressant récit du combat singulier que livre en Afrique au roi Agoulant Rai- mond de Bascle, donné à cette seule intention pour compagnon d'ambassade à Isoré ; puis les amours de Brandimonde, femme de Marsile, avec ce même Raimond qu'elle finit par épouser; amours imitées surtout, semble-t-il, de celles de Sébile et de Baudouin dans les Saisnes ; citons encore la longue histoire des espions envoyés par Marsile en France et de leur rencontre avec les messagers d'Aiisiïs ; le passage miraculeux de la Gironde où une biche précède l'armée (emprunté à des récits bien plus anciens); l'histoire, assez heureusement inventée, de l'acte courageux par lequel le jeune fils d'Anseïs livre Conimbrcs aux Français; l'effondrement de la ville de Luiserne à la prière de Charlemagne (également emprunté à d'autres poèmes) ; l'his- toriette du scandale éprouvé par Marsile à la vue de la façon peu chrétienne dont on traite ks pauvres à la cour de l'em- pereur (anecdote qui a circulé sous diverses formes '). On voit que le renouveleur a eu surtout recours au procédé, familier à ses pareils, de 1' « adaptation » pour arriver à enfiler sa douzaine de milliers de vers. Ils se lisent sans trop d'ennui parce qu'ils appartiennent encore à une assez bonne époque ; mais il n'y a d'intérêt réel que dans la première partie, dont le motif prin- cipal, d'ailleurs faiblement traité, est emprunté à la tradition espagnole.

��Kumic le porte dans ses bras au palais. Dans Jiiscis Dieu, sur la prière de (Charles, fait un miracle el lui rend sa force juvénile pour prendre part au combat.

1. \ov. Joiiniiil (/(') SiiiMnls, 1895, p. 296 |art. de G. Paris sur la Làwinlr de Siilddiii].

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