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ANSEÏS DE C ART H AGE 179

Miirsile, il renie la foi chrétienne, décide Marsile à réunir une immense armée sarrasine, et tous deux envahissent l'Espagne. Anseïs perd l'une après l'autre ses principales villes, et se voit bientôt assiégé dans sa capitale ' ; il réussit à enlever^ avec son consentement d'ailleurs, la tille de Marsile, l'épouse-, et a bientôt d'elle deux fils, Gui et Jean \ Mais, pressé par le nombre des ennemis et le manque de vivres, il se détermine à envoyer demander secours à Charlemagne. Le vieil empereur décide non sans peine ses barons, las de guerroyer, à une expédition qu'il leur promet devoir être la dernière; il ne peut y prendre part que traîné dans un char *. Il traverse l'Espagne, arrive

��devant Coninibres (présentée tout le temps comme un port de mer), et il la reconduit malgré elle à son père, ce qui est moins simple et moins vraisem- blable que le récit italien. Dans Anseïs Isoré veut ensuite épouser lui-même la fille de Marsile, tandis que dans la Sec. Spagiia elle a un autre prétendant

(P- 72-73)-

1. Cette capitale est appelée dans Va Sec. Spugiia simplement // Cievo di Spagiiû (le chief iV Espagne évidemment dans le français) ; Anseïs place le siège autour de la ville de Castesoris [*c'est Castrojeri; ; voy. Morel-Fatio, Études sur r Espagne, I, 2*^ éd., p. 6]. Les deux textes s'accordent, dans la partie antérieure du récit, à mettre la résidence du roi d'Espagne à Morli- gane, ville qui ne paraît pas plus réelle que Castesoris [cf. l'addition ci-des- sus]. Le chief d'Espagne désigne peut-être Tolède.

2. Dans la Sec. Spagna elle n'est prise que plus tard, lors de la victoire définitive (p. 99) ; mais un récit semblable à celui du français parait bien préparé par ce qui est dit p. 72 qu'elle accompagnait son père dans son expé- dition, et « teneva uno padiglione corne reina ». — M. Ceruti (p. xxx) croit trouver une contradiction dans le texte qu'il publie, d'après lequel Anseïs épouserait (ch. XXV) la fille d'Isoré, tandis qu'au ch. XXIV il aurait épousé celle de Marsile, et M. Alton (p. 498) lui donne raison ; mais M. Ceruti n'a pas compris le texte qui dit très clairement au chap. XXV qu' Anseïs donna la fille d'Isoré pour femme à « Galion di Brava ». — Ailleurs encore (p. 494) M. Alton A suivi à tort M. Ceruti, qui ponctue son texte tout de travers (p. 5) : la réplique Anconi sarô voshv servidore appartient à Isoré et non à Marsile.

3. D'après M. Alton (p. 497) la Sec. Spagiui ne donne à Anseïs qu'un fils de sa femme, Joans ; mais on parle plus loin de Guidoue (p. 124).

4. Cela n'est pas dit dans la Sec. Spagna pour l'expédition elle-même, mais au retour on voit l'empereur arriver en char à Narbonne, où le jeune Guil-

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